Depuis le début de la
semaine, tous les médias nous bassinent à l’envi : après avoir été vendu à
plusieurs millions d’exemplaires, l’adaptation cinématographique de 50 nuances
de Grey sort enfin en salles mercredi. Donc, mercredi, je file au cinoche…
Première surprise, dans la
file d’attente, beaucoup de jeunes filles et de femmes seules. Deuxième
surprise, le film est annoncé tout public. J’en conclu finement que questions
sensations, mieux vaut le porno du samedi soir sur Canal+…
Je suis le flot qui se
dirige vers la salle 11 où le chef-d’œuvre est proposé, mais moi j’entre dans
la salle 3, celle où est projeté IMITATION GAME.
Pour diriger ses opérations
militaires, l'Allemagne nazie dispose d’une arme secrète, une machine permettant
d’envoyer des messages cryptés sur lesquels tous les spécialistes se cassent
les dents. Les Anglais réunissent une équipe de mathématiciens pour découvrir
le secret de la machine Enigma la bien nommée. L’intérêt du film ne réside pas
dans le suspense, vont-ils réussir ou non, puisque c’est une histoire vraie qui
se déroule sous nos yeux et nous savons que le code sera cassé, mais dans la
personnalité du personnage central, le mathématicien Alan Turing. Disons le
tout de go, Turing est un génie, mais comme pratiquement tous les génies, il a
un pet au casque. C’est un solitaire, incapable de travailler en groupe, haït
par tous ses compagnons pour ses méthodes autoritaires et solitaires.
Le secret le plus absolu
entoure les travaux de l’équipe et ses membres doivent vivre avec cette
contrainte. Mais Turing a lui aussi un secret très lourd à porter : il est
homosexuel. Pour bien comprendre son problème, il faut savoir qu’en Angleterre,
la sodomie était considérée comme un crime passible de pendaison (jusqu'en
1861) puis de prison et que l’homosexualité ne fut dépénalisé qu’en …1967 !
IMITATION GAME est un film passionnant,
porté par l’interprétation éclairée de l’acteur Benedict Cumberbatch qui fait
magnifiquement passer l’implacable résolution du génie et la fragilité la
solitude et la souffrance de l’homme.
Bon, vous avez compris, je
vous recommande chaudement ce film.
Maintenant, vous pouvez
préférer voir "50 nuances de Grey"…
Quelque soit votre choix, portez-vous bien...
PS : nous étions quatre spectateurs dans la salle !